

Le casque Sony WH-1000 XM6 est de nouveau pliable

Après une pause de trois ans, Sony sort un nouveau modèle de son casque phare. Tous les aspects du sixième modèle de la série WH-1000 sont améliorés par rapport à son prédécesseur. J’ai toutefois une réserve.
Sony reste fidèle à son grand redesign de 2022 et ne revient pas au style technophile. La firme japonaise a cependant écouté ses fans et a de nouveau opté pour des oreillettes qui tournent à 180° et se plient pour faciliter le transport. David Lee gagne donc son pari, reste à savoir quel en était l’enjeu.

L’arceau est un peu plus large, ce qui devrait également satisfaire les fans de la série. Avec son arceau assez étroit, le modèle précédent pouvait engendrer un point de pression douloureux chez certaines personnes. Le WH-1000 XM6 pèse 252 grammes et est donc à nouveau un peu plus lourd (2 grammes) que son prédécesseur, mais c’est négligeable.
Sony reste également fidèle à ses choix esthétiques passés avec l’étui ovale recouvert de tissu. Un fermoir magnétique remplace désormais la fermeture éclair et sa glissière fragile, un peu comme sur les sacs à main de type pochette. Le « plop » satisfaisant me plaît nettement plus que la fermeture éclair prédestinée à se casser rapidement.

Côté commandes, Sony reste minimaliste avec simplement deux boutons sur l’oreillette gauche. Un bouton long pour passer de l’ANC au mode son ambiant, qui permet d’entendre les bruits environnants et peut s’avérer utile au quotidien. Le bouton on/off et d’appairage Bluetooth est, quant à lui, plat et rond. Enfin, une pression brève sur ce bouton déclenche un message indiquant le niveau de la batterie. Tout le reste utilise des gestes tactiles. À côté des boutons, on trouve également le port pour le câble jack 3,5 mm, le Saint Graal pour les ennemis du Bluetooth.

Le port USB-C pour la charge se trouve sur l’oreillette droite. Les deux câbles sont fournis avec le casque. À ce sujet, je trouve d’ailleurs dommage que même branché, le casque doit être allumé et utiliser la batterie. Heureusement, cette dernière offre une autonomie de 30 heures prolongée de 3 heures en seulement 3 minutes de charge.
Enfin, je ne comprends pas l’utilisation de coussinets en simili cuir/silicone. Cela ne me surprend toutefois pas, car tous les fabricants utilisent ce genre de coussinets. Leur présence paraît tellement évidente que je commence à me demander si je suis le seul à avoir ce problème ? Dès que je porte le casque par temps chaud, il suffit de dix minutes pour que la sueur goutte dans mon cou. Un tissu respirant serait idéal. Avec des coussinets amovibles et lavables, bien sûr. Un peu comme sur les AirPods Max d’Apple.

Audio : acoustique douillette de pointe
Sony reste largement fidèle à sa signature sonore éprouvée. Avec un diaphragme de 30 millimètres, la firme japonaise a trouvé un bon moyen de rendre le son intense et perceptible, sans que les basses n’avalent tout. Le XM6 fait, au contraire, preuve d’un raffinement acoustique qui sème son prédécesseur, pourtant loué. Comme toujours, le casque est compatible avec les codecs LDAC et DSEE.
Ce dernier est particulièrement intéressant si, comme beaucoup, vous écoutez de la musique compressée, donc avec perte, comme les MP3. Le DSEE est une technologie d’upscaling qui vise à améliorer la qualité audio en restaurant les détails perdus à la compression. Vous pouvez l’activer dans l’appli Sound Connect.
Clarté et finesse des aigus
La restitution des aigus du Sony WH-1000 XM6 s’illustre par sa richesse en détails et son équilibre. Elle ne bascule toutefois pas dans une netteté désagréable. Dans Skinny Love de Bon Iver, ce sont les cordes de guitare pincées et les harmoniques en filigrane de la voix de Justin Vernon qui dominent le paysage sonore. Le casque restitue ces nuances subtiles avec une retenue perceptible, elles sont présentes, mais ne prennent jamais le dessus.
Les plages de fréquences supérieures semblent légèrement lissées, ce qui rend les longues sessions d’écoute agréables. Les sibilances dans la voix ressortent de manière audible mais douce, un signe de présence contrôlée. Les charlestons et les instruments acoustiques aériens conservent leur clarté sans se faire remarquer par leur âpreté ou leur dureté.
Ce réglage doux des aigus convient particulièrement pour la pop ou les chansons à paroles. Pour celles et ceux qui préfèrent une reproduction analytique des aigus, comme dans les casques de monitoring de studio, les aigus manqueront peut-être un peu d’éclat dans le casque Sony. Dans l’ensemble, le WH-1000 XM6 produit une image de hautes fréquences douce, propre et apparemment sans efforts, musicale plutôt que clinique.
Chaleur intime des médiums
Les médiums constituent le cœur émotionnel de toute production musicale et c’est là que le WH-1000 XM6 montre sa plus grande force. La voix est l’élément central de Someone Like You d’Adele. Elle est mise en valeur par le casque de Sony grâce à une présence chaleureuse qui crée une intimité remarquable. Toute cette constellation confère à l’image sonore une note veloutée et riche.
L’accompagnement au piano reste défini et s’intègre harmonieusement. Malgré un réglage chaud, le casque ne dénature pas le caractère sonore, qui reste naturel. Les instruments à cordes et en arrière-plan ne perdent rien de leur profondeur spatiale. Même dans les arrangements les plus complexes, le WH-1000 XM6 fait preuve de clarté. Il lisse toutefois quelques détails dans les hauts médiums, ce qui améliore certes l’audibilité à long terme, mais coûte un peu de précision. Dans l’ensemble, il délivre un son centré sur les émotions, qui se révèle particulièrement efficace pour les morceaux vocaux et acoustiques.
Des basses contrôlées
Le WH-1000 XM6 met en valeur les basses avec une harmonie claire et un volume riche. Time de Hans Zimmer démarre tout en subtilité avant de gagner en intensité avec de profondes vagues orchestrales. Le casque transmet ces crescendos avec une profondeur riche qui nous enveloppe complètement, sans en faire trop ou s’estomper. Le contrôle précis est particulièrement frappant dans les basses fréquences : même dans les arrangements denses, le casque préserve la structure et l’ordre, et évite de faire une bouillie. Les infrabasses sont claires sans devenir envahissantes comme ça peut arriver dans certains casques qui privilégient les basses. L’harmonie favorise la profondeur cinéastique par rapport à la puissance et mise sur une atmosphère plutôt que sur le punch pur.
Dans l’ensemble, le XM6 délivre des basses riches et agréables qui profitent aussi bien à l’électronique qu’à la musique orchestrale. Pour les morceaux de hip-hop modernes, il lui manque parfois le dernier kick qui pourrait manquer aux amateurs et amatrices de basses pures. Pour la plupart des gens, le casque parvient toutefois à un équilibre convaincant avec un son profond, contrôlé et remplissant l’espace. Si vous aimez les basses, vous pourrez rectifier le son à votre goût dans l’égaliseur 10 bandes de la nouvelle application.
Réduction du bruit et son ambiant à couper le souffle
Parce que qui peut le plus peut le moins, Sony a intégré un total de douze microphones dans son dernier casque. Chacun de ces microphones est là pour capter les bruits ambiants et les bloquer en émettant un contre-bruit inaudible sur la même fréquence. Lors de mon test, j’ai soumis l’ANC à rude épreuve à la gare centrale de Zurich et dans l’une des plus grandes gares londoniennes. Je n’ai absolument rien entendu.

Pour moi, la véritable révolution réside dans l’amélioration du mode son ambiant. Alors que tous les modes hear-through ont mauvaise presse à cause de coupures, de bruits de fond désagréables, voire de bruits extérieurs amplifiés de manière non naturelle, Sony réussit un exercice d’équilibriste avec son mode son ambiant. On y perçoit toujours un bruit de fond, mais les bruits extérieurs sont transmis de manière si naturelle qu’on en oublierait le casque. C’est pratique pour entendre les conversations et les annonces à la gare ou dans les trains, ou encore pour entendre le trafic routier tout en gardant votre casque sur les oreilles. Chose qui selon la circulation aurait pu s’avérer dangereuse.
Sur les douze microphones en question, six sont assistés par IA. L’IA est à la mode et est parfois utilisée à tort et à travers, mais ici, elle me permet d’être parfaitement compris au téléphone. Je comprends également mes interlocuteurs et interlocutrices à la perfection, même avec le son ambiant activé. Enfin, j’apprécie de m’entendre parler quand je suis au téléphone, un autre aspect qui a considérablement été amélioré par rapport au casque précédent.
Bilan
Sony peut-elle mieux faire ?
Avec le WH-1000 XM6, Sony montre qu’elle écoute les avis de ses utilisateurs et utilisatrices. Le design revu reste tout de même fidèle au look épuré et minimaliste du XM5 tout en ramenant l’arceau pliable, rendant le casque plus compact. L’arceau a également été élargi, ce qui devrait être un soulagement pour les personnes qui se plaignaient d’un point de pression désagréable sur le modèle précédent. Côté commandes, Sony s’en tient à son habituelle simplicité : le casque est doté de deux boutons physiques, pour le reste, le casque reconnaît des commandes tactiles plutôt intuitives. Avec sa fermeture magnétique en lieu et place de la fermeture éclair, le nouvel étui semble plus qualitatif et robuste. Le son convainc par sa chaleur, sa clarté ainsi que sa profondeur contrôlée. Il profite en outre d’une réduction active du bruit ambiant (ANC) bluffante. Le nouveau mode son ambiant est si naturel qu’on peut l’utiliser sans problème au quotidien, y compris dans la rue pour entendre le trafic. Seul point critique du casque, ses coussinets en similicuir qui laissent à peine passer l’air et font rapidement transpirer. Dans l’ensemble, le WH-1000 XM6 reste toutefois un casque très bien pensé.
Pro
- qualité audio
- téléphone
- ANC / mode son ambiant
- pliable
Contre
- branché aussi, le casque utilise sa batterie
- les coussinets font transpirer



Depuis que j'ai découvert comment activer les deux canaux téléphoniques de la carte RNIS pour obtenir une plus grande bande passante, je bricole des réseaux numériques. Depuis que je sais parler, je travaille sur des réseaux analogiques. Un Winterthourois d'adoption au cœur rouge et bleu.