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Konami Digital Entertainment
Critique

Après des années d’attente et d’incertitude, « Silent Hill f » ressuscite la célèbre série d’horreur

Cassie Mammone
22/9/2025
Traduction: Marie-Céline Berthou

« Silent Hill f » ouvre une nouvelle voie pour la franchise en transposant l’action dans le Japon rural. Après tant d’années d’attente, ce retour est une réussite. Mais le système de combat pèche et empêche le jeu de devenir le meilleur volet de la saga.

La saga Silent Hill a atteint son apogée avec les deuxième et troisième volets, avant d’enchaîner les échecs. Seul le remake du deuxième volet l’année dernière a une véritable lueur d’espoir après une vingtaine d’années, surtout après l’annulation de la démo de Silent Hills.

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Malgré ce remake réussi, une question demeurait : le nouveau volet principal de Silent Hill pourrait-il susciter le même enthousiasme ? C’est oui ! Silent Hill f est un jeu de survival horror réussi qui n’atteint malheureusement pas le rang de chef-d’œuvre.

Le nouveau lieu s’intègre parfaitement à la série

Si le décor des premiers jeux Silent Hill s’inspirait des villes américaines, dans Silent Hill f, le petit village rural et fictif d’Ebisugaoka se trouve au Japon. Le dépaysement est donc total. Ce n’est pas une mauvaise chose, au contraire ! Ebisugaoka s’inscrit complètement dans le style Silent Hill.

Le brouillard emblématique plane évidemment sur le *Silent Hill* japonais.
Le brouillard emblématique plane évidemment sur le *Silent Hill* japonais.

Dans Silent Hill f, je me glisse dans la peau de l’élève Hinako. Après s’être encore fait crier dessus par son père violent, elle s’enfuit de la maison. Hinako aimerait alors se distraire avec ses copines Rinko et Sakuko ainsi que son meilleur ami Shu.

Le chemin qui doit la mener à ses amis dans la bourgade endormie est semé d’embûches. Il n’y a aucune trace des villageois et un épais brouillard recouvre tout. Les amies de Hinako se comportent également de manière étrange. Les événements s’enchaînent et le cercle d’amis se divise, Hinako se retrouve seule. Comme si cela ne suffisait pas, des monstres font leur apparition.

Me voilà rassurée, on retrouve vraiment l’ADN de Silent Hill.

Le groupe de copains ne va pas rire longtemps.
Le groupe de copains ne va pas rire longtemps.
Source : Konami Digital Entertainment

Les combats prennent plus de place qu’avant

Au début du jeu, je me fraye un chemin à travers le village pour retrouver mes amis. En chemin, j’apprends les mécanismes de combat, nettement plus sophistiqués que dans les titres précédents. Contrairement à James (Silent Hill 2), Heather (Silent Hill 3) et les autres, Hinako est vraiment capable de se défendre contre les monstres.

C’est inhabituel pour la série, connue pour ses personnages « faibles » qui ne se distinguent pas franchement par leurs capacités surhumaines. Bizarre. En même temps, le système de combat remanié est une modernisation presque nécessaire... Du point de vue actuel, les combats dans les anciens jeux ne sont pas amusants.

Hinako est une jeune fille courageuse très douée pour le combat à mains nues. Je ramasse par exemple des tubes d’acier ou des faucilles qui me servent d’armes improvisées pour combattre les monstres. Pour ce faire, j’ai à ma disposition une attaque légère et une attaque lourde. Si j’attends patiemment, le jeu m’indique quand un monstre est particulièrement vulnérable.

Comme le jeu met plus l’accent sur le système de combat, j’ai une jauge de santé mentale, physique et d’endurance.
Comme le jeu met plus l’accent sur le système de combat, j’ai une jauge de santé mentale, physique et d’endurance.

J’active le « mode focus » en appuyant sur une touche, qui me permet de détecter plus facilement quand les monstres sont particulièrement vulnérables. Ça me sert aussi pour remplir ma barre de concentration. Une fois pleine, une attaque légère infligera plus de dégâts. L’inconvénient, c’est qu’en mode focus, je perds de la santé et dès que cette barre est à 0, je perds des points de vie.

Pendant les combats, je dois en plus surveiller ma barre d’endurance. Frapper me coûte de l’endurance, tout comme esquiver ou courir. Cela rend les affrontements contre plusieurs monstres vraiment compliqués et pénibles. Dans ces moments-là, Silent Hill f ressemble plus à ses prédécesseurs : je préfère éviter la confrontation ouverte.

La bande-annonce du jeu montre en quoi consiste l’action à partir de 01:20, mais sans les jauges.

Autant d’action nécessite des ressources. En arpentant Ebisugaoka, je trouve régulièrement de la nourriture ou des objets spirituels qui restaurent mes jauges. Même mes armes s’émoussent à force d’être utilisées et finissent par se briser. Un kit d’outils permet de ralentir le processus.

La gestion des ressources est habituelle pour ce genre de jeu et crée un certain suspense, car mon inventaire est limité. Pour gagner de la place, je peux faire offrande de mes objets dans des sanctuaires et obtenir des points de foi. Cette foi me permet de monter en niveau et devenir plus puissante. Cela crée un dilemme intéressant : est-ce que je préfère chercher des points de foi pour gagner des niveaux et de la santé, ou est-ce que je garde quelques objets sacrés dans mon inventaire en cas d’urgence ?

Lorsque je passe au niveau supérieur, je peux soit améliorer les stats d’Hinako, soit obtenir une place d’Omamori supplémentaire. Ces accessoires m’octroient des bonus, comme une consommation réduite d’endurance en sprintant ou en esquivant.
Lorsque je passe au niveau supérieur, je peux soit améliorer les stats d’Hinako, soit obtenir une place d’Omamori supplémentaire. Ces accessoires m’octroient des bonus, comme une consommation réduite d’endurance en sprintant ou en esquivant.

Le système de combat ne m’amuse que modérément. Il faut attendre trop longtemps pour que les monstres deviennent vulnérables. Alors que ma patience s’amenuise, je trouve peu de satisfaction à sortir vivante des conflits. Hinako est trop lente et manque d’endurance.

Je tolère néanmoins les combats comme dans les précédents, car le reste me plaît beaucoup plus. Comme le design grotesque des monstres, par exemple. Si vous connaissez la franchise Silent Hill, vous savez qu’ils ne servent pas qu’à effrayer. Ils personnifient plutôt les démons intérieurs des personnages. Les boss sont particulièrement terrifiants.

Les combats contre les boss présentent un design d’ennemi intéressant et changent un peu.
Les combats contre les boss présentent un design d’ennemi intéressant et changent un peu.
Source : Konami Digital Entertainment

Si comme moi, vous n’aimez pas trop l’action, vous pouvez choisir entre deux niveaux de difficulté : « Histoire » et « Difficile ». Le mode « Histoire » correspond à l’expérience Silent Hill classique, mais les combats me dérangent toujours.

Les affrontements avec les monstres se multiplient considérablement, surtout dans les deux dernières heures de jeu, ce qui allonge inutilement le jeu avec des passages ennuyeux. Pour un jeu durant au total onze à douze heures, c’est décevant.

Les énigmes sont toujours aussi réussies

Silent Hill dévoile une bonne dose d’action, mais heureusement, le jeu ne renonce pas à ses énigmes caractéristiques. Le sentiment de nostalgie qui me manque dans le système de combat me rattrape complètement ici. Des petites énigmes permettant de débloquer un coffre au trésor aux « donjons », tout y est.

J’aime comparer les zones plus vastes des anciens jeux Silent Hill à celles de la série The Legend of Zelda. Dans l’hôpital de Silent Hill 2, je devais me frayer un chemin comme dans un donjon de Zelda, en résolvant de nombreuses énigmes qui me permettent d’explorer l’hôpital en profondeur. C’est la même chose dans Silent Hill f, ces moments sont les meilleurs du jeu à mon sens.

Comme dans les épisodes précédents, j’ai accès à une carte sur laquelle Hinako laisse des notes, ce qui est très pratique.
Comme dans les épisodes précédents, j’ai accès à une carte sur laquelle Hinako laisse des notes, ce qui est très pratique.

Contrairement aux précédents opus, je découvre régulièrement des passages à énigmes plus courts en dehors des grands donjons. Ceux-ci consistent en une mission claire à la structure limpide.

C’est le cas, par exemple, du champ d’épouvantails qui confronte Hinako à un traumatisme passé. On me donne un indice et je dois choisir à plusieurs reprises le bon épouvantail dans le tas pour qu’il m’indique le chemin. Le passage est court, inquiétant et exigeant, une délicieuse énigme.

L’embarras du choix : quel épouvantail m’indiquera le chemin pour sortir des champs brumeux ?
L’embarras du choix : quel épouvantail m’indiquera le chemin pour sortir des champs brumeux ?

Entre deux mondes

Un village dans le brouillard, des monstres grotesques à la signification symbolique, des combats pleins d’action, des énigmes passionnantes et je n’ai toujours pas parlé de ce qui fait l’originalité des jeux Silent Hill : l’alternance entre les mondes « normal » et « cauchemar ».

Les précédents Silent Hill sont souvent loués pour leur bascule soudaine dans une version cauchemardesque du lieu présent. Cet autre monde existe aussi dans ce chapitre, mais la rouille cède la place à des ulcères et des fleurs rouge sang. Ça a son charme.

Certaines de ces fleurs ressemblent à des lys rouges, associés à la mort dans la culture japonaise.
Certaines de ces fleurs ressemblent à des lys rouges, associés à la mort dans la culture japonaise.

Ce cauchemardesque monde écarlate apparaît régulièrement à Ebisugaoka, dans les donjons et pendant les séquences d’évasion. Il poursuit Hinako.

Mais ce n’est pas la seule version du monde cauchemardesque. Dès que Hinako s’endort ou perd connaissance, elle se retrouve dans un endroit qui n’a rien à voir avec Ebisugaoka. Ce monde est aussi mystique qu’onirique et c’est à moi d’interpréter où je me trouve.

Le monde des rêves regorge de symboles religieux issus de la culture nipponne, comme les torii ou les sorts de protection.
Le monde des rêves regorge de symboles religieux issus de la culture nipponne, comme les torii ou les sorts de protection.

Les événements dans le monde des rêves se produisent simultanément à ceux du monde réel. Hinako y aperçoit à plusieurs reprises ses amis, sans savoir s’il s’agit vraiment d’eux. Au moins, elle n’est pas toute seule. Un homme mystérieux portant un masque de renard l’accompagne dans le monde des rêves et la guide sur le bon chemin. Enfin, c’est ce qu’on croit.

Dans le monde des rêves, Hinako affronte en réalité encore plus ses démons intérieurs. Les ennemis apparaissent en plus grand nombre et ont des designs plus extrêmes. Hinako fait face à son cercle d’amis d’une manière qui serait impensable dans la vraie vie. L’horreur psychologique est des plus raffinées, ce à quoi la saga Silent Hill nous a habitués.

Un personnage enfermé dans une cage et condamné à brûler pour ses péchés ? « Silent Hill f » reprend la symbolique forte de ses prédécesseurs, génial.
Un personnage enfermé dans une cage et condamné à brûler pour ses péchés ? « Silent Hill f » reprend la symbolique forte de ses prédécesseurs, génial.
Source : Konami Digital Entertainment

Autre truc super, le final de Silent Hill f propose différentes fins. Je débloque la Nouvelle partie+ dès que le générique de fin défile sur mon écran. Je conserve des éléments de base comme les améliorations de niveau, les objets à collectionner et autres, mais je peux changer un peu l’histoire. Cela me permet de débloquer les fins supplémentaires.

Couplé à la forte symbolique du jeu, cela offre beaucoup de sujets de discussion pour la communauté. Idem pour la musique, composée en partie par la légende de la saga, Akira Yamaoka. On lui doit les sonorités japonaises du village brumeux d’Ebisugaoka, tandis que le compositeur Kensuke Inage (Dynasty Warriors) s’est occupé de l’accompagnement musical du monde cauchemardesque.

Silent Hill f est sorti le 25 septembre 2025 sur PS5, Xbox Series X/S et PC. La version Steam m’a été mise à disposition par Konami pour ce test.

Bilan

« Silent Hill f » redonne ses lettres de noblesse à la série d’épouvante, mais cela ne suffit pas à en faire un chef-d’œuvre

Après avoir terminé « Silent Hill f », je peux annoncer sereinement que le nouveau titre principal est enfin une vraie réussite. Le cadre japonais, avec l’élève Hinako en protagoniste, se prête parfaitement à une histoire d’horreur psychologique riche en symboles.

Les énigmes sont dignes du niveau habituel de la série. Différents niveaux de difficulté permettent de personnaliser l’expérience. Hélas, le système de combat prend trop de place dans le gameplay, même au niveau de difficulté le plus bas. D’un côté, cette modernisation est compréhensible, mais de l’autre, les conflits avec les nombreuses jauges de santé ne correspondent pas à l’atmosphère du jeu d’horreur. Parfois, moins c’est mieux.

Mon expérience globale avec « Silent Hill f » ne souffre pas trop de ces défauts. J’espère que la série fera un retour aussi réussi que Resident Evil il y a quelques années. Grâce à cet opus réussi bien qu’imparfait, « Silent Hill f » amorce un retour en force.

Pro

  • cadre rafraîchissant et réussi au Japon
  • super énigmes, ennemis et level design
  • histoire intéressante, pleine de mystères et de symboles

Contre

  • les éléments d’action sont en deçà du reste
  • fin trop longue
Photo d’en-tête : Konami Digital Entertainment

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J'ai rédigé mon premier texte sur les jeux vidéo à l'âge de huit ans. Je n'ai plus pu m'arrêter depuis. Mon amour pour Husbando 2D, Monster, mes chats et le sport complètent ma passion.


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Quels sont les films, séries, livres, jeux vidéos ou jeux de société qui valent vraiment la peine ? Recommandations basées sur des expériences personnelles.

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