« Elden Ring » s’est déjà vendu à 12 millions d’exemplaires. Cela indique clairement que les jeux vidéo qui ne vous prennent pas par la main sont aussi adaptés au grand public. D’autres développeurs devraient s’en inspirer.
« Elden Ring » a confiance en vous
J’espère ardemment que d’autres développeurs prendront de la graine. Bien entendu, tous les jeux ne doivent pas être aussi épuisants que ceux de From Software. Mais de la même manière qu’à un moment donné ma mère a cessé de m’accompagner à l’école en me prenant par la main, les studios de jeu devraient nous faire confiance davantage et nous laisser trouver notre chemin.
Enfant, je n’avais pas le droit d’avoir de console. Ce n’est qu’avec l’arrivée du PC familial 486 que le monde magique des jeux vidéo s’est ouvert à moi. Aujourd’hui, je compense largement ce manque : seuls le temps et l’argent m’empêchent d’essayer tous les jeux qui existent et de remplir mon étagère de consoles rétro rares.
Point de vue
Vous lirez ici une opinion subjective de la rédaction. Elle ne reflète pas nécessairement la position de l’entreprise.
Difficiles, cryptiques et inaccessibles : les jeux vidéo du studio japonais « From Software » jouissent d’une réputation particulière. À l’origine, la première partie Demon’s Souls n’est pas sortie en Occident. En effet, les développeurs considéraient le jeu comme trop difficile pour notre marché. Contrairement à cette idée, la communauté mondiale de fans des jeux appelés « Soulsborne » n’a fait qu’augmenter. Avec plus de dix millions d’exemplaires de Dark Souls 3 vendus dans le monde – la cinquième partie de la série non officielle – la série ne représente plus un produit de niche depuis longtemps.
Toutefois, les jeux de From Software sont très différents des grands titres tels qu’Horizon Zero Dawn, Assassin’s Creed et autres : il n’y a ni minimap, ni journal de quête, ni marqueur. Rien n’est prémâché. From Software part du principe que les joueurs s’en sortent sans aide et que c’est justement l’exploration qui rend le jeu amusant. Douze millions d’exemplaires de Elden Ring vendus en à peine trois semaines confirment cette hypothèse. J’espère maintenant qu’il se passera la même chose que pour Zelda Breath of the Wild. La réinvention de Nintendo de la série culte attire encore jusqu’à aujourd’hui d’innombrables imitateurs. Ce ne serait qu’approprié qu’Elden Ring provoque le même effet. Pour sa nouvelle œuvre, le créateur Hidetaka Miyazaki s’est en effet beaucoup inspiré du chef-d’œuvre de Nintendo.
Elden Ring est différent des autres jeux de From Software tout en restant fidèle aux racines mentionnées au début. Les nouvelles caractéristiques incluent un immense univers de jeu ouvert, des esprits que vous pouvez évoquer pour vous aider dans les combats, des points de voyage rapide et bien plus de points de contrôle. Cela dit, le jeu n’est pas simple pour autant, même s’il est plus accessible que par exemple Dark Souls où à chaque fois que vous perdez une vie vous devez combattre d’innombrables petits adversaires, tout cela pour devoir recommencer du début après un coup du boss.
Très peu de choses sont expliquées dans « Elden Ring ». Ce qui rend l’univers encore plus mystérieux.
Ce n’est pas le degré de difficulté qui rend Elden Ring exceptionnel, mais plutôt l’univers à découvrir. Avec accent sur le verbe « découvrir ». Depuis plusieurs années, je critique les jeux en monde ouvert comme Assassin’s Creed d’encombrer le monde ou plutôt la carte de tâches et d’icônes. Dans Elden Ring, il existe aussi d’innombrables secrets, la plupart desquels que je ne suis pas parvenu à découvrir en plus de 70 heures de jeu – et c’est tant mieux.
Le problème d’Ubisoft et Cie est qu’ils ont peur que vous puissiez manquer quelque chose. Après avoir joué à Horizon Forbidden West, je n’ai pas ressenti le besoin de demander à mes copains s’ils avaient découvert quelque chose de particulier. Évidemment qu’ils avaient tout découvert. Le jeu vous met la tête dans un étau et s’assure que vous voyiez vraiment tout ce qu’il y a à voir. Ainsi, toute fascination pour la découverte disparaît. Ubisoft et Cie vous offrent des vacances tout compris avec un gros guide touristique dans lequel tous les points forts sont marqués au feutre fluorescent. From Software remonte le temps et vous emmène dans un univers où le Lonely Planet n’existe pas encore et où toutes les petites cascades ne sont pas évaluées avec cinq étoiles sur Google Maps, photos panoramiques à l’appui.
Les aides manquantes ralentissent le jeu et rendent l’univers encore plus mystérieux et secret. Sans minimap qui vous montre quelles petites herbes vous pouvez ramasser et où se trouve la prochaine caverne, vous prenez davantage conscience de ce qui vous entoure. Je n’ai jamais eu de problème à trouver mon chemin. Je pourrais me rendre les yeux fermés du lieu de début Limgrave à l’infernal Caelid, car, hormis quelques donjons réutilisés, tous les paysages sont uniques.
Envie de jouer avec deux boucliers ? Pas de problème.
Les armes, les équipements, les potions, les sorts et les capacités ont aussi quelque chose de mystérieux. Je ne parle pas de la navigation dans le menu quelque peu lourde ou des statistiques cryptiques et du manque de possibilités de comparaison. Ici, From Software pourrait se mettre au goût du jour. Non, je parle du fait qu’Elden Ring vous encourage à essayer. Il n’y a pas de grille claire qui détermine quelle arme va avec quelle armure pour devenir le parfait magicien. D’innombrables combinaisons sont possibles. Ce n’est qu’après avoir tué quelques adversaires que vous vous rendez compte si une combinaison vous convient.
