
En coulisse
Moniteurs pour Mac : la densité de pixels d’Apple est-elle vraiment obligatoire ?
par Samuel Buchmann

L’écran LG 45GX950A de 45 pouces offre la qualité OLED sur une immense surface avec une résolution 5K2K. Le résultat est le meilleur moniteur pour jeu vidéo que je n’ai jamais testé.
J’attends depuis longtemps de pouvoir tester cet écran. Ça été plus long que prévu : le LG UltraGear OLED 45GX950A reste difficilement livrable. Je n’ai pas eu droit à un échantillon du fabricant. Récemment, j’ai enfin pu me procurer un exemplaire de ce gigantesque écran OLED ultra large avec densité de pixels élevée. Et j’en suis ravi.
Le 45GX950A est imbattable. Samsung ne produit pas d’équivalent QD OLED. Et, contrairement à d’autres dalles WOLED, LG ne la vend pas à la concurrence pour le moment. Ce n’est donc pas étonnant qu’il y ait des difficultés de livraison pour son propre modèle. Les spécifications du fabricant en un coup d’œil :

Le design est sobre et discret, et le moniteur donne l’impression d’avoir bénéficié d’une fabrication solide. En raison de sa taille, il tremble un petit peu, si je donne un petit coup à la table. Dans l’ensemble, sa stabilité est bonne tout comme le choix des ports. Les utilisateurs et utilisatrices de Mac se réjouiront particulièrement de découvrir un port USB-C. LG a probablement intégré le DisplayPort 2.1 à des fins marketing. Il s’agit simplement d’UHBR10 avec 40 Gb/s, moins que HDMI 2.1 (48 Gb/s). Avec l’algorithme de compression Display Stream Compression (DSC), les deux suffisent pour transmettre la résolution 5K2K à 165 Hz.
Le paragraphe qui suit entre dans les détails. Les mesures avec l’outil professionnel de Portrait Display (en anglais) permettent un classement objectif de la qualité d’image. Si les détails et les diagrammes ne vous intéressent pas, vous pouvez lire la version courte et passez au chapitre « Gaming ».
Voici l’essentiel en bref :

La dalle WOLED de LG offre une luminosité maximale de 310 cd/m². Il s’agit d’une super valeur pour OLED. D’autres testeurs mesurent parfois seulement 270 cd/m². Je ne sais pas vraiment pourquoi mon exemplaire est plus lumineux. Pourtant, il ne s’agit pas d’un modèle pour la presse, mais d’un produit de notre entrepôt. Dans tous les cas, LG a augmenté la valeur maximale via la mise à jour du firmware.
Dans les paramètres par défaut, la luminosité de pointe reste toujours pareille, peu importe l’Average Picture Level (APL). Si je règle la « Peak Brightness » sur « High », j’atteins même 510 cd/m² avec un APL de 10 %. C’est une super option pour les contenus dynamiques tels que les jeux ou les films dans les pièces lumineuses. Au bureau, c’est plutôt agaçant, donc je la désactive.
La dalle de mon exemplaire de test offre une luminosité homogène : le delta E maximal entre le centre et les bords de l’écran est de 1,5. Lors de la première mise en marche, je remarque des lignes verticales bizarres sur l’image. Un passage dans le « Pixel Cleaner » les efface totalement et elles n’apparaissent plus jamais.
La luminosité HDR atteint également une très bonne valeur de 1463 cd/m² dans la fenêtre de 2 %, ce qui est bien plus élevé que la dernière génération WOLED intégrée par exemple dans l’Asus PG32UCDP. Tout aussi réjouissant : lorsque l’APL augmente, la luminosité diminue beaucoup moins vite. Dans la fenêtre de 10 %, le 45GX950A brille toujours avec près de 900 cd/m².
Comme c’est souvent le cas avec les moniteurs OLED, le contraste tend vers l’infini, le noir est vraiment noir. C’est aussi le cas pour le 45GX950A, en particulier à la lumière du jour. Contrairement à ses concurrents QD OLED, sa dalle WOLED est dotée d’un filtre polarisant qui réduit les reflets à l’intérieur de la dalle. Sur les moniteurs QD OLED, de tels reflets transforment le noir en violet foncé.

Les mesures des couleurs et des niveaux de gris doivent répondre aux trois questions suivantes :
Les tons de gris du 45GX950A sont très bien calibrés en usine. C’est en mode gamma 4 que le moniteur est le plus précis. En effet, dans ce mode, la courbe gamma suit presque exactement les valeurs théoriques et la balance des blancs est aussi parfaite. Ce résultat fait partie des meilleurs que je n’ai jamais mesurés sans calibrage supplémentaire.

Le 45GX950A couvre très bien les espaces colorimétriques usuels SDR :
La couverture Adobe RVB n’est pas aussi bonne que celle des moniteurs QD OLED, qui frôle les 98 %. Avec 95,1 %, le 45GX950A n’est pas tout à fait optimal pour le prépresse professionnel, mais il ne doit pas non plus l’être en tant que moniteur gaming.
LG conçoit clairement l’écran pour l’espace colorimétrique DCI-P3. Dans ce cas, le réglage natif (DeltaE maximal de 0,9) est extrêmement précis. Comme pour tous les moniteurs WideGamut, les contenus sRVB sont trop saturés sous Windows (DeltaE maximal de 6,7). Le passage manuel en mode sRVB réduit le DeltaE maximal à 2,3.

Les moniteurs OLED sont bien adaptés aux contenus HDR. En désactivant certains pixels, ils obtiennent des délimitations très nettes entre les contenus très clairs et très sombres. Par exemple, des explosions dans une scène de nuit. Même les tons de gris foncés sont généralement bien nuancés, de sorte que les détails restent reconnaissables dans l’ombre.
Avec la « Peak Brightness » sur « Off », le 45GX950A est aussi super bien réglé en mode HDR. La courbe des tons gris (EOTF) et la courbe de luminance évoluent comme elles le devraient. Dans ce mode, la luminosité maximale ne s’élève cependant qu’à 765 cd/m², au lieu de 1463 avec une haute « Peak Brightness » avec laquelle même les tons de gris moyens deviennent trop clairs. Vous devez donc choisir entre des nuances parfaites des tons moyens et une luminosité élevée.

Pour la couverture des espaces colorimétriques HDR, je mesure les données suivantes :
La couverture de l’espace colorimétrique BT.2020 se situe, avec près de 75 %, dans la plage typique des moniteurs WOLED. Elle est certes moins bonne que celle des QD OLED, mais dans la pratique, cela ne joue guère de rôle. La plupart des contenus sont aujourd’hui calibrés pour le DCI-P3. Le 45GX950A couvre parfaitement cet espace colorimétrique à 99 %. Le moniteur affiche les couleurs avec une grande précision, même en HDR (delta E moyen de 1,7).

Jouer sur le 45GX950A est tout simplement génial. Pour moi, le format 21:9 est idéal. En effet, il est pris en charge par presque tous les jeux et me permet de m’immerger plus profondément dans les univers de jeu qu’avec un moniteur 16:9 normal. En même temps, la surface d’image n’est pas haute au point de devoir regarder en haut.
Contrairement aux OLED précédents de ce format, la densité de pixels est enfin correcte : 125 ppi offre une image nette à environ un mètre de distance. Cela dit, pour la résolution 5K2K, il vous faut une carte graphique au top. En particulier, si vous voulez exploiter toutes les 165 images par seconde (fps). Même si vous ne le faites pas, le taux de rafraîchissement élevé assure un temps de réponse court et ainsi un faible flou de mouvement.

Avec son « dual mode », le LG 45GX950A possède un atout supplémentaire dans sa manche. Il peut être utilisé au choix comme moniteur 1080p à 330 Hz. Cela a des avantages et des inconvénients. L’avantage : la carte graphique est moins sollicitée, malgré le doublement du taux de rafraîchissement maximal. L’inconvénient : la définition plus faible signifie une image moins détaillée. 1080p sur 45 pouces, ça ne donne pas une image nette, la densité de pixels diminue à 61 ppi. Si cela vaut la peine d’avoir une clarté supplémentaire est une question de priorités.
Je n’aime pas trop la courbure agressive de 800R. Cela signifie qu’idéalement, il faut s’assoir à 80 centimètres de distance. Face à un écran aussi grand, je préfère toutefois m’assoir plus loin. Grâce aux bons angles de vision des dalles OLED, la qualité d’image ne diminue ainsi guère, mais j’aurais tout de même préféré une courbure plus douce comme 1800R. LG a annoncé une version souple et flexible de son moniteur, mais sûrement à un prix plus élevé.

Encore plus élevé, pour être plus précis : en effet, le 45GX950A n’a aucun concurrent direct et rencontre des difficultés de livraison. Par conséquent, il coûte encore cher plusieurs mois après son lancement sur le marché. Les meilleures solutions alternatives sont des OLED 4K de 32 pouces, par exemple l’Asus ROG Strix OLED XG32UCWMG. Ils offrent la même qualité d’image et une densité de pixels encore plus élevée, mais clairement moins de surface. Cela dit, ils coûtent moins de la moitié du prix de l’écran de 45 pouces de LG.
Personne n’achèterait ce type d’écran pour travailler. Mais si vous faites du télétravail la journée et que vous jouez aux jeux vidéo le soir, alors le 45GX950A est parfait. Son format 21:9 me permet d’avoir deux fenêtres presque carrées côte à côte. Elles ont une taille agréable pour des sites Internet ou des programmes de texte.
La densité de pixels de 125 ppi ne rivalise pas avec celle des écrans plus petits. Toutefois, à une distance d’observation normale, la netteté de l’image est suffisante pour moi. Je ne constate pas non plus de distorsions des couleurs des OLED. Avec sa précision des couleurs élevée, ce moniteur se prête aussi très bien au traitement d’image ou au montage vidéo. La luminosité est également suffisante. Heureusement, contrairement à des modèles précédents, LG renonce à l’Auto Static Brightness Limiter (ASBL).

Le 45GX950A fonctionne tant sous Windows que sous MacOS. Pour MacOS, je dois toutefois paramétrer l’interface utilisateur sur « Comme 3840 × 1620 » pour que la mise à l’échelle corresponde. Vu que pour ce faire MacOS calcule une image à la résolution 4x (7680 × 3240) avant de l’agrandir deux fois, cela consomme un peu de puissance. Toutefois, avec un MacBook moderne, cela ne change pas grand-chose.
Le seul inconvénient de ce moniteur pour le travail de bureau reste le risque de burn-in. Au bout de quatre semaines d’utilisation, je ne constate encore aucun signe d’images fantômes. Il ne s’agit cependant pas d’un test significatif à long terme. Le 45GX950A est équipé d’un système de refroidissement actif pour évacuer la chaleur. Les ventilateurs sont extrêmement silencieux, je ne les entends pas, alors que normalement je suis sensible au bruit. Après la mise hors tension, le moniteur effectue automatiquement un nettoyage des pixels. Malgré tout, l’affichage d’éléments d’image statiques pendant des heures n’est probablement pas la meilleure idée.
Le LG 45GX950A offre une expérience gaming unique. En effet, vous ne trouverez nulle part ailleurs une telle qualité d’image OLED à cette taille avec une telle densité de pixels. Même la luminosité est agréablement élevée et la précision des couleurs est pratiquement parfaite. La fréquence d’image de 165 Hz suffit pour la plupart des utilisations, notamment, car votre ordinateur doit avant tout calculer un grand nombre d’images par seconde en résolution 5K2K. Pour les titres AAA, vous avez besoin d’une excellente carte graphique.
L’écran 45GX950A est également un bon moniteur de bureau. Il est particulièrement adapté pour le traitement d’image et le montage vidéo, mais les textes aussi sont suffisamment nets si vous vous trouvez à un mètre de distance. Pour moi, seule la courbure de 800R constitue un bémol. En outre, le risque de burn-in représente une inconnue. LG tente de le réduire à l’aide d’un système de refroidissement actif et silencieux. À long terme, l’affichage permanent d’éléments graphiques statiques tels que des logos ou des barres de menu mène probablement tout de même à des images fantômes.
Dans l’ensemble, je vous conseille vivement le LG 45GX950A, à condition que vous ayez un grand bureau et un gros portemonnaie. Même plusieurs mois après son lancement sur le marché, ce moniteur rencontre des difficultés de livraison et reste onéreux. En parallèle, les moniteurs OLED 4K de 32 pouces sont devenus relativement bon marché et offrent un meilleur rapport qualité-prix. Si vous n’êtes pas pressé, vous pourriez aussi attendre le lancement de modèles avec la technologie Tandem OLED. Le CES en janvier 2026 nous dira quand cette nouvelle génération de dalles intègrera les grands écrans.
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Mon empreinte digitale change régulièrement au point que mon MacBook ne la reconnaît plus. Pourquoi ? Lorsque je ne suis pas assis devant un écran ou en train de prendre des photos, je suis probablement accroché du bout des doigts au beau milieu d'une paroi rocheuse.
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