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Powerwash Simulator 2
En coulisse

« Powerwash Simulator » et Cie : des corvées dans les jeux vidéo ?

Rainer Etzweiler
22/10/2025
Traduction : Sophie Boissonneau

« Powerwash Simulator 2 » sortira le 23 octobre et verra des millions de joueurs et joueuses se précipiter pour décrasser son monde virtuel. Ce comportement peut sembler absurde, mais n’est pas sans fondement. Plongée en profondeur dans la psychologie de « Powerwash Simulator » et Cie.

Mon père a travaillé à la poste pendant 40 ans. Quand je lui ai dit récemment que je jouais à un jeu où je distribuais des colis, j’ai vu dans ses yeux l’incompréhension la plus totale.

Ce conflit me fait réfléchir : si le travail réel est si dissuasif que mon père considère ce jeu comme une folie, pourquoi suis-je tout de même attiré ?

Cela signifie qu’un grand nombre de personnes paient pour travailler virtuellement pendant leur temps libre. Plutôt paradoxal, non ?

Dans le flow : quand tondre la pelouse remplace la méditation

Notre cerveau valorise cette clarté et nous récompense par des décharges de dopamine, comme si nous venions d’escalader l’Everest et pas d’astiquer une place de parking virtuelle.

Pourquoi sommes nous accros ?

Vous est-il déjà arrivé d’avoir la sensation que vous n’arriverez pas à trouver le sommeil avant d’avoir fini une quête ? Il existe un terme scientifique pour cela : l’effet Zeigarnik. Notre cerveau a horreur des tâches inachevées et nous les rappelle sans arrêt. Les simulateurs de travail exploitent donc ce mécanisme sans vergogne.

Le créateur de Stardew Valley, Eric Barone, a perfectionné le système. Le cycle jour/nuit interrompt les joueurs et joueuses au milieu de leurs activités. Voilà que la nuit tombe alors que j’étais sur le point d’arroser les citrouilles. Cette interruption forcée génère un sentiment que les psychologues décrivent comme particulièrement motivant : le besoin de terminer les tâches inachevées.

Contrôle et autonomie : être maître de son propre jeu

Dans ma cabine virtuelle du jeu Eurotruck Simulator, c’est moi le patron. Je suis aux manettes et décide quand je m’assois derrière le volant et quand j’arrive à destination, si tant est que j’en aie envie.

Gamification : transformer l’ennui en addiction

Les développeurs et développeuses ont depuis longtemps compris le fonctionnement du cerveau humain. Iels utilisent des mécanismes psychologiques sophistiqués pour transformer des activités ennuyeuses à mourir en crack pour le cerveau. On parle alors de gamification.

La gamification consiste à tromper notre cerveau pour lui faire croire que nettoyer des vitres est une quête épique. La formule est d’une simplicité déconcertante : on prend une activité a priori ennuyeuse, on y ajoute un système de points ou une barre de progression et hop, me voilà scotché à l’écran quatre heures de suite.

La dimension thérapeutique : le gaming comme automédication

Pourquoi le travail virtuel est mieux que le travail réel ?

Les jeux de simulation de travail ne rendent pas les tâches ennuyeuses passionnantes, mais fournissent les récompenses psychologiques qui rendent le travail satisfaisant, tout en éliminant le stress.

Ces jeux répondent à des besoins humains fondamentaux que les emplois modernes ignorent souvent :

  • des objectifs clairs avec des progrès visibles,
  • un retour immédiat sur les efforts fournis,
  • un contrôle complet de l’approche et du rythme,
  • des systèmes équitables et prévisibles,
  • des résultats du travail visibles,
  • personne ne vole votre yaourt à l’abricot dans le frigo commun.

Les jeux de simulation de travail ne sont donc pas une fuite vers un bureau virtuel, mais plutôt une échappatoire vers un monde du travail idéalisé. Ils nous donnent un sentiment de structure et de productivité, tout en éliminant l’incertitude, l’aspect social et la pression de la performance.

Nous ne jouons pas à ces jeux parce que nous avons toujours secrètement voulu devenir facteur (désolé, papa) ou parce que nous aspirons au côté glamour de la tonte de pelouse, mais parce qu’ils nous apportent ce qui manque souvent dans nos emplois modernes, à savoir le sentiment d’accomplissement et des résultats concrets.

Dans les jeux, nous somment aux manettes et à la fin de la journée, nous n’avons pas seulement coché un point sur une liste interminable de choses à faire, mais bien réalisé quelque chose de tangible, même si ce n’est qu’un parking virtuel désormais immaculé.

Photo d’en-tête : Powerwash Simulator 2

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Au début des années 1990, mon frère aîné m’a légué sa NES avec le jeu « The Legend of Zelda», déclenchant ainsi une obsession qui perdure encore aujourd’hui.


En coulisse

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