Le Segway ZT3 Pro D à l’essai : une trottinette électrique solide pour partir à l’aventure

Lorenz Keller

10/4/2025

Traduction : Anne-Salomé Evéquoz

Photos: Lorenz Keller

Un design tout-terrain, une autonomie de 70 kilomètres, une pente de 25 % : le nouveau Segway ZT3 Pro D a été conçu pour de longues virées. J’ai testé cette trottinette électrique pour me rendre au château de Kybourg.

Au bout d’un kilomètre, je m’arrête déjà. Non pas parce que la trottinette électrique rend l’âme, mais parce que j’ai besoin de ravitaillement pour la suite. J’achète quelques boissons et encas à la Migros Teo dans la périphérie de Winterthour.

J’ai fait ce premier kilomètre sur des chemins de gravier et des trottoirs. Le Segway ZT3 Pro D a pu me montrer ses forces. Les amortisseurs télescopiques de près de 20 centimètres sur l’essieu avant et les suspensions massives à l’arrière compensent les irrégularités. La trottinette balance seulement légèrement en roulant sur des nids-de-poule. Très vite, je n’ai plus besoin de freiner.

Première étape : gravier et trottoirs

Pour essayer la trottinette, je décide de me rendre au château de Kybourg qui trône au-dessus de la vallée de la Töss et de la ville de Winterthour. Cette ancienne résidence des Habsbourg et du bailliage zurichois constitue aujourd’hui un beau musée moderne.

Bien que je ne doive parcourir que 10 kilomètres pour m’y rendre, la trottinette doit surmonter 246 mètres de dénivelé. Je choisis ce trajet histoire de voir ce que le Segway a dans le ventre.

Après l’activation, il est possible d’utiliser le ZT3 Pro D sans l’appli, bien qu’on y trouve de nombreuses options de réglage utiles. Par exemple, à mon premier arrêt, je la règle sur haute récupération ; par défaut la trottinette n’utilise presque pas le frein moteur.

Ce réglage est correct, car ça pourrait déranger les novices si la trottinette freinait à peine la manette des gaz lachée. Toutefois, j’apprécie cet effet de freinage, car il me permet de rouler dans la circulation urbaine presque sans utiliser le vrai frein tout en récupérant de l’énergie.

Deuxième étape : la circulation urbaine

Pour commencer, je dois traverser la circulation urbaine de Winterthour. C’est désagréable quand les camions roulent très proche de la voie cyclable. Cela dit, je me sens autant en sécurité sur le Segway que sur un vélo. Le large marchepied me permet sans problème de poser mes deux pieds côte à côte, le guidon est agréablement large lui aussi, ce qui me permet de bien contrôler la trottinette.

Les pneus de 11 pouces et les suspensions contribuent également à une sensation de conduite stable et sûre. Je me sens en sécurité au point de pouvoir sans problème indiquer avec ma main quand je vais tourner. Sur de plus petites trottinettes, il peut être plus difficile de garder l’équilibre.

Grâce au guidon qui mesure un mètre, je me tiens agréablement droit sur la trottinette et suis bien visible pour les autres usagers de la route. Étant donné que la hauteur du Segway est de 15 à 20 centimètres par rapport au sol, je suis plus visible que la plupart des cyclistes, notamment pour les camions. Il n’est pas possible de modifier la hauteur de la trottinette. Cela dit, même les personnes mesurant 1,9 mètre sont à l’aise dessus.

J’apprécie les clignotants, même si malheureusement ils ne sont intégrés que dans le guidon. Vers l’avant, ils sont bien visibles et, vers l’arrière, ils le sont plus que sur d’autres modèles grâce au guidon large. Toutefois, selon la situation, les clignotants sont dissimulés par la personne sur la trottinette. Des clignotants supplémentaires à l’arrière ne seraient pas de trop.

La trottinette électrique n’a aucun problème à gérer la première montée par Seemerbuck de Winterthour à Sennhof. Malgré les 50 mètres de dénivelé, je reste constamment à 20 km/h, la vitesse autorisée. Le moteur de 500 watts, qui atteint rapidement une puissance de 1600 watts, n’a aucune peine à transporter un poids lourd dans mon genre jusqu’au sommet de la colline.

Je fais une pause au bord de la Töss à la moitié du trajet, car ce qui suit constitue la vraie épreuve pour le Segway.

Troisième étape : la grosse montée

Depuis le pont de la Töss, la route serpente sur 1,5 kilomètre pour 620 mètres de dénivelé. La pente moyenne est d’environ 12 %, mais elle n’est pas répartie uniformément.

Certes, le fabricant indique que la trottinette doit pouvoir gravir une pente de 25 %, mais cela a été mesuré dans des conditions idéales avec une personne de 80 kilos et certainement pas sur une longue distance. Lors de mon essai j’ai réussi à monter sans problème une rampe avec une pente de 18 % à 20 km/h.

Je dois donc pousser avec le pied pour aider le moteur. Cela dit, étant donné que le marchepied est si haut, ce n’est pas très confortable. Au moins, j’arrive à monter sans devoir pousser la trottinette.

Arrivé à destination : un bilan intermédiaire au Kybourg

Je vais me contenter de porter un jugement sur le Segway ZT3 Pro D. Si j’habitais Kybourg, il me faudrait un modèle de trottinette électrique plus puissant, mais pour une utilisation quotidienne normale, le modèle ZT3 Pro D s’est révélé être puissant, solide et fiable. Je me suis déplacé de manière sûre et confortable sur la route, sur des chemins de campagne et même sur du pré.

Avec son prix actuel de moins de 800 francs suisses, cette trottinette constitue une bonne affaire pour la technique proposée, avec une grande autonomie, un moteur puissant, des suspensions et des freins à disque à l’avant et à l’arrière.

S’ajoutent encore une appli bien conçue avec localisation via le réseau Find My d’Apple, un verrouillage électronique et de nombreuses autres fonctions de réglage.

Sa taille, son poids et son côté peu pratique constituent ses plus grands inconvénients. En effet, la trottinette pèse environ 30 kg ; elle est ainsi plus lourde que la plupart des vélos électriques qui pèsent entre 20 et 25 kg.

Dernière étape : le retour à la maison

De retour chez moi, je fais le bilan. J’ai parcouru environ 20 kilomètres et il reste encore 36 % de la batterie. Sur de tels parcours extrêmes, il est donc possible de parcourir entre 30 et 35 kilomètres. C’est correct. Segway indique une autonomie de 56 kilomètres en mode « D », ce qui est bien entendu mesuré avec un poids plus léger et sur des trajets à plat. Seul le mode éco avec une vitesse réduite de 15 km/h permet de parcourir 70 kilomètres.

Dans l’ensemble, toutefois, je referais à tout moment une excursion sur le Segway ZT3 Pro D, peut-être pour me rendre à un autre château médiéval des environs. Il faut dire qu’entre le château de Hegi, le château de Mörsburg, le château de Wart ou encore les ruines des châteaux de Schauenberg ou de Freienstein, je n’ai que l’embarras du choix.

Lorenz Keller

Senior Editor

Lorenz.Keller@digitecgalaxus.ch

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