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En coulisse

Technologie et travail manuel : les secrets de fabrication des matelas Bico à Schänis

Martin Jungfer
1/12/2023
Traduction : Rose-Hélène Moquet

Gros coup de fatigue... Après sept heures passées à recevoir des informations sur les matelas, mon cerveau aurait bien besoin d’une petite sieste. Reportage dans l’usine de matelas Bico à Schänis.

Je passe huit heures par jour allongé sur ce grand carré blanc qui me sert de matelas, et qui fait plutôt bien son travail. Il faut dire qu’il n’était pas donné. Il y a deux ans, après avoir reçu des conseils dans un magasin spécialisé, ma femme et moi avons déboursé une somme à quatre chiffres (par personne) pour un nouveau matelas et sommier.

Pour un sommeil sain et profond.
Créé en 1973, le slogan publicitaire de Bico est connu dans toute la Suisse.

Après quelques échanges amicaux par e-mail, le moment était enfin venu : j’allais être autorisé à assister à la fabrication des matelas. En compagnie du photographe Chris Walker je pris la route vers Schänis, petite bourgade de 3800 habitants située entre le lac supérieur de Zurich et le lac de Walenstadt. C’est ici que se trouve Bico, une marque du groupe suédois Hilding Anders.

Tous les modèles naissent dans l’usine de matelas située au siège de l’entreprise à Schänis. Les alèses ont des noms qui claquent comme « Body Fine », « Body Luxe », « Clima Pro » et « Vita Feel ». De quoi moderniser un peu l’usine bleue et grise qui semble tout droit sortie des années 70. Lors de notre visite, nous sommes accompagnés par le responsable marketing et Rocco Cristofaro, responsable innovation chez Bico.

Le bâtiment, qui fait penser à un atelier de couture surdimensionné, pourrait facilement accueillir un terrain de football. À dire vrai, les tissus cousus ici font généralement au moins 90 cm sur 200. Cela correspond à la dimension de la moitié des matelas vendus par Bico.

La mousse

Mais commençons par le commencement : l’intérieur du matelas. Pour ce faire, nous nous rendons d’abord à Wolfhausen, village de la commune de Bubikon. C’est ici que l’entreprise Foampartner AG a installé son siège.

Ce gâteau peut atteindre 30 m de long. Il est ensuite coupé à la scie et ses blocs sont déplacés vers la chambre de maturation, une salle sombre avec des dizaines d’emplacements de stockage. L’intérieur d’un bloc de mousse fraîchement fabriqué peut atteindre 180 degrés. Jusqu’à trois jours peuvent être nécessaires pour le refroidir.

La housse

Nous suivons les produits semi-finis pour revenir jusqu’à Schänis. C’est ici que les noyaux de matelas reçoivent leur housse. Son rôle, m’explique Rocco, est capital :

Quand vous vous allongez sur un matelas, vous ne voyez pas la mousse, vous ne pouvez pas la toucher. Votre peau est uniquement en contact avec la housse.

Ici, le travail à la main est de mise. Des couturières expérimentées réalisent la housse à partir de différents tissus sur des machines à coudre. « Chaque tissu se comporte de manière différente, aucune machine ne sait gérer ça. Ça demande un certain feeling », m’explique Markus Läser, responsable de la production chez Bico.

Ce que la machine éjecte atterrit sur de grandes tables avec des machines à coudre. Les couturières utilisent leurs pieds pour contrôler la vitesse à laquelle les aiguilles montent et descendent et leurs bras pour pousser les lourds panneaux de tissu vers l’avant et y poser la fermeture à glissière ou la bordure. Markus reconnaît la valeur de leur travail :

Ce sont de véritables pilotes d’élite.

Leurs missions exigent une grande concentration et une bonne coordination. Ici, ce travail semble réservé aux femmes.

Le travail à la main coûte cher en Suisse. Si Bico continue d’y recourir, c’est parce que Markus et son équipe ont toujours des idées d’amélioration. La couture difficile des coins a été facilitée par une machine à coudre qui coupe le fil juste après la couture. Quand on fabrique des centaines de housses par jour, chaque seconde compte gagnée.

La technologie

C’est pourquoi, comme me l’explique Rocco, toutes les housses Bico sont lavables à 60 °C. Pour s’en assurer, les équipes font régulièrement des tests avec une Adora de V-Zug, la machine à laver préférée des Suisses.

Dans une autre pièce, un ordinateur évalue et mesure la répartition de la pression d’un corps sur de nouvelles mousses. La couche supérieure arrive-t-elle à bien répartir le poids d’une personne ? Dans quelle mesure la zone des épaules s’enfonce-t-elle ? Le corps est-il encore soutenu au niveau des vertèbres lombaires ? Autant de questions auxquelles Rocco et son équipe cherchent des réponses.

L’empreinte écologique

Il nous reste beaucoup de chemin à parcourir.

Le marketing

Des mousses avec des ingrédients de choix, des couturières qui utilisent une machine à coudre comme d’autres piloteraient un avion de chasse. Je commence à comprendre pourquoi les matelas Bico coûtent plus cher que les autres. Cependant, j’ai encore des questions. Rocco est dans le métier depuis suffisamment longtemps pour connaître les astuces qui permettent de vendre un matelas.

La question du prix

Les matelas bon marché ne sont souvent composés que de deux ou trois mousses standard différentes. Selon Rocco, cela ne permet de répondre aux différentes exigences que jusqu’à un certain point. Bien sûr, ces matelas sont moins chers. Les fabricants qui misent sur un petit nombre de produits standard peuvent également économiser des coûts. Si j’avais eu un corps standard adapté, j’aurais probablement pu opter pour un matelas moins cher.

Après une journée passée dans une usine de matelas, je ne vais certainement pas en commander un sur Internet sans avoir pu m’y allonger longuement auparavant. Lorsqu’il m’en faudra un nouveau, je me rendrai en magasin pour discuter avec le vendeur des mousses à froid et du soutien lombaire jusqu’à ce que je sois sûr d’avoir les meilleures mousses pour faire les plus beaux rêves.

Photo d’en-tête : Christian Walker

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Je suis journaliste depuis 1997. Stationné en Franconie, au bord du lac de Constance, à Obwald, Nidwald et Zurich. Père de famille depuis 2014. Expert en organisation rédactionnelle et motivation. Les thèmes abordés ? La durabilité, les outils de télétravail, les belles choses pour la maison, les jouets créatifs et les articles de sport. 


En coulisse

Des informations intéressantes sur le monde des produits, un aperçu des coulisses des fabricants et des portraits de personnalités intéressantes.

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