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En coulisse

« Un jour, je finirai par le réparer » (c’est certain)

Michael Restin
5/9/2025
Traduction : Marie-Céline Berthou

Notre bouilloire est bloquée, l’appareil photo déconne, mon robot aspirateur est à l’agonie. Ça ne date pas d’hier, tout ça est tout en haut de ma liste « à réparer un jour ».

Force est de lui reconnaître une chose : notre bouilloire remplit son office. Elle fait bouillir de l’eau, et ce, depuis un paquet d’années. Le liquide chaud coule parfaitement de son bec dans les tasses positionnées dessous. Il y a juste un petit hic... Si on veut l’ouvrir, il faut légèrement forcer. Elle ne s’ouvre que lorsque je passe les doigts le long de la rainure du couvercle en insistant un peu.

C’est pénible et cela dure depuis bien dix ans.

Mais bon, elle s’acquitte très bien de sa tâche principale : faire bouillir de l’eau. Alors, que faire ? La jeter alors qu’elle fonctionne très bien ?? Après tout, on ne licencie pas un collègue qui fait son travail mais ne parle jamais. Non, je n’aurais pas le cœur de m’en débarrasser, ça serait un aveu d’échec.

Un de ces jours, je la réparerai.

La niche des trucs à réparer

En attendant, la bouilloire garde sa place habituelle sur ma liste de choses à réparer. Je ne m’en sers pas assez souvent pour que le processus me pèse réellement. Je vis un peu dans l’illusion qu’elle redeviendra un jour comme neuve, grâce à mon énergie, à mon habileté et au bon tuto YouTube.

Quand j’aurai le temps.

Je l’imagine s’ouvrir doucement en appuyant sur un bouton, comme si c’était la chose la plus simple au monde. Et tout ça pour la modique somme de 50 francs suisses. Malgré tout, je suis incapable de me défaire de mon modèle relou. Pas encore.

Pas avant de l’avoir réparée ou cassée définitivement en essayant. Peut-être le week-end prochain !

Malheureusement, le problème mécanique de la bouilloire se cache dans un appareil électrique qui tire tout de même 2400 watts. L’incertitude s’empare de moi en moins de temps qu’il ne faut à la bouilloire pour chauffer l’eau. La poignée ne présente même pas de petite vis qui me montrerait par où commencer.

J’appuie donc encore et encore sur le bouton qui pousse vers l’avant une tige en plastique qui devrait à son tour glisser contre le couvercle, qui, si elle le touchait, forcerait son ouverture. Ça fait beaucoup de conditionnel.

J’attends un miracle qui ne se produit pas en réfléchissant à une solution qui ne me vient pas. Un ou deux centimètres seulement séparent le bouton du problème, ou plutôt de la solution. Pensons positif... On va voir ce qu’on va voir.

Je m’y mets dès que j’en sais plus.

Les choses se font rarement sans violence

Je surfe sur Internet, où on trouve des réponses aux bonnes questions (en allemand) et où on est rassuré de ne pas être seul face au problème. Il y en a d’autres qui ont des soucis de couvercle. Par ici, les astuces !

J’ai déjà cogné dessus évidemment, dans la plus pure tradition familiale. Mon père aussi avait une sacrée pile de choses à réparer et trouvait généralement la solution. Au bout d’un moment... Quand les planètes étaient alignées... Mais dans les situations graves (quand la télé clignotait ou que quelque chose se coinçait), sa première réaction n’avait rien de délicat.

BAM ! Prends ça, sale machin qui fonctionne mal.

Au mieux, ça fonctionne, au pire, ça calme les nerfs. Bon, je dois me ressaisir. User de la force ouvre la bouilloire mais ne la répare guère. Et la force brute me fait plus mal qu’à elle.

Il est temps d’en finir... Enfin, si j’ai le temps et le courage de sortir les outils de la cave samedi.

Quelle est l’astuce me demanderez-vous ? Ma bouilloire a encore de la chance. Je la détartre et la remets en place. Ce n’est pas le seul appareil à dépendre de mes bons soins. D’autres appareils défectueux aux talents alternatifs profitent de leurs vieux jours et veulent lui voler la vedette sur ma liste de choses à réparer.

Mais j’ai commandé il y a plusieurs années un gros pack de pièces de rechange universelles qui ne demandent qu’à être montées un jour. Un filtre par-ci, un rouleau par-là, et il sera comme neuf. Enfin, presque. Et quelque part, cela me procure une certaine satisfaction. Même si, honnêtement, mon Roomba n’est pas d’une grande aide et profite largement de sa retraite anticipée.

Je m’occuperai de cette dernière dès que j’aurai inséré une nouvelle batterie dans le Braava pour un peu plus de 20 francs suisses et que je l’aurai ensuite vendu sur Ricardo pour 7 francs suisses.

Bien sûr, cela n’arrivera pas. Je serais idiot de me priver du plaisir de voir le fruit de mon travail : lui permettre de nettoyer couci-couça pendant plus de cinq minutes d’affilée.

Je le fais pour moi !

C’est étrange, mais certaines choses prennent de la valeur du simple fait que j’ai mis le doigt dedans. Peut-être que j’y gagne davantage en aidant mes appareils qu’en me laissant aider par eux.

Quelle ne sera pas ma fierté lorsque la bouilloire sera réparée (une fois que les robots auront retrouvé leur vigueur et que j’aurai changé les piles de trois montres que je ne porte de toute façon jamais) !

« Regarde, il suffit d’appuyer sur le bouton pour qu’elle s’ouvre ! », dirai-je alors les yeux brillants d’émotion. Et de voir les regards inexpressifs de tous les ignares qui n’ont pas passé des années à l’ouvrir avec leurs doigts ou une fourchette. Chaque réparation est une petite victoire en soi.

Mes triomphes doux-amers sur les fabricants me placent toujours dans un dilemme émotionnel. Continuer à se servir de ces objets ou s’en débarrasser ? Vous devinez sans doute déjà la réponse.

Je possède ainsi un iPhone X qui n’a pas le droit de s’éteindre, parce que l’écran de remplacement acheté à bas prix et installé par mes soins reste noir au redémarrage et je dois le rallumer à l’aveugle. Parce que... oh, Dieu seul le sait. C’est comme ça, c’est tout.

En cas d’urgence, j’ai encore un Pixel 2 refait à neuf (et deux autres lentilles pour l’objectif de l’appareil photo) en réserve. Personne ne veut plus s’en servir, contrairement à la bouilloire. Qui est d’ailleurs la prochaine sur ma liste, à moins que quelque chose ne me tombe dessus entre-temps.

En fait, une seule solution demeure pour tout ce qui ne peut pas être vendu ou donné en toute bonne conscience : je dois les casser en tentant de les réparer pour pouvoir m’en débarrasser en toute mauvaise conscience.

La parade de la honte

Récemment, je me suis rendu à la déchèterie avec ma vieille télé Samsung sous le bras et je me suis senti mal. Une vraie parade de la honte. Heureusement, personne ne m’a vu. Personne ne sait tout ce que j’ai tenté depuis que l’appareil a rendu l’âme vers 2014, peu après l’expiration de la garantie.

Si j’avais réussi l’opération, j’aurais pu regarder la télé en Full HD comme en 2012. Hélas, je ne savais plus si les vis appartenaient toutes à cette télé, et j’avais depuis longtemps une nouvelle vieille télé dont la télécommande débloque. Deux téléviseurs sur une liste de choses à réparer, c’est vraiment trop pour quelqu’un qui n’y connaît rien en électronique.

Malgré tout, je déteste perdre cette bataille et je vais tout donner pour la bouilloire. Au moins, elle est détartrée et elle paraît comme neuve. La jeter ? Vous n’y songez pas ! Je préfère encore m’ébouillanter les doigts et forcer le couvercle à chaque utilisation. Je vais bien finir par trouver une idée.

En attendant, je vais éviter de trop boire de thé.

Vous aussi, vous avez des poignées de porte branlantes, des tondeuses dont la batterie s’est affaiblie et des appareils photo au zoom bloqué que vous allez certainement réparer demain ou, encore mieux, le week-end prochain ? Enfin, peut-être pas le dernier samedi ensoleillé de l’année quand même...

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Écrivain amateur et père de deux enfants, j’aime être en mouvement et avancer en équilibre sur le chemin sinueux de la vie de famille. Je jongle avec plusieurs balles et il m’arrive parfois d’en faire tomber une. Il peut s’agir d’une balle, ou d’une remarque. Ou des deux. 


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