
En coulisse
"Dune : Awakening" joué : captivant et dépassant l'entendement
par Philipp Rüegg
« Chérie, je me suis encore fait rétrécir » pourrait être le slogan de « Grounded 2 ». Sans être révolutionnaire, ce superbe jeu de survie est une suite bien fichue du premier volet.
Dans Grounded 2, les adolescents du premier Grounded ont vraiment la poisse. À peine rentrés de leur aventure miniature à l’insu de leur plein gré et ayant retrouvé leur taille normale, rebelote ! Les quatre ados sont sur le point d’être récompensés pour leur bravoure face aux araignées, aux scarabées et aux fourmis dans le parc municipal, mais quelque chose tourne mal et je me réveille dans la peau de Willow, le perso que j’ai choisi, dans un labo de la taille d’une canette de coca.
Grounded 2 poursuit l’histoire du premier volet. Malgré le lancement en accès anticipé, le contexte est cette fois plus riche dès le début. J’apprends rapidement que l’entreprise Ominent se cache derrière ces expériences de rétrécissement. Pas besoin d’avoir joué à la première partie pour comprendre l’histoire de Grounded 2, d’autant plus que l’intrigue n’est qu’un prétexte. Le magnifique monde du jeu et ses habitants sont bien plus intéressants.
Grounded 2 se joue presque exactement de la même manière que son prédécesseur sorti en 2020. J’incarne un adolescent microscopique et j’essaie de me défendre contre des bestioles qui ont beaucoup trop de pattes dans un superbe jardin, en vue subjective ou à la troisième personne. Si vous voulez, vous pouvez aussi jouer en coopération avec deux ou trois autres personnes.
Comme c’est un jeu de survie, je dois veiller à ne pas mourir de faim ou de soif. Je construis une base en brins d’herbe qui me protégera des ennemis et que je peux agrandir et aménager à mon goût. En analysant les nouveaux objets collectés, je débloque des plans de construction supplémentaires pour la base et mon équipement.
La collecte des bulles roses cachées permet d’obtenir de la « science brute » pour améliorer mes compétences. Les mutations, les augmentations de matière grise et les dents de lait qu’on trouve un peu partout servent à la même chose. Ne me demandez pas ce que c’est que cette histoire de dents, je n’en sais pas plus que vous, mais il y en avait déjà dans le premier jeu.
Comme son prédécesseur, Grounded 2 présente un magnifique univers de jeu. Les rayons du soleil passent à travers les brins d’herbe et des fleurs multicolores s’élèvent vers le ciel. Je préférais les couleurs plus vives et plus fraîches de la première partie. Le monde de Grounded 2 se pare d’une légère teinte sépia et offre moins de contrastes.
Le parc grouille de vie : des poux et des mouches s’agitent dans les toiles d’araignée, ça rampe et ça vole de partout. C’est parfois un peu trop. Je suis constamment attaqué par de petits acariens rouges qui ne représentent aucun danger, mais qui m’agacent quand même. Et il m’arrive régulièrement de croiser par mégarde le chemin d’un scarabée ou autre, parce que je me promène le nez en l’air pour dénicher les gouttes de rosée tant convoitées.
Le monde ouvert de Grounded 2, le parc de Brookhollow, est bien plus vaste que le jardin du premier volet. En dehors des espèces connues, on trouve quelques insectes inédits comme des chenilles, des scorpions et des escargots. Je n’ai pas encore croisé la redoutable araignée-loup, mais je suis sûr que cette saleté se cache dans un recoin sombre et qu’elle me fera mourir de peur tôt ou tard.
Pour les arachnophobes, Grounded 2 propose carrément un mode qui transforme les araignées en blobs mignons, mais je veux les voir pour ce qu’elles sont : des bêtes terrifiantes. Je. hais. les. araignées.
Le mode observation est une nouveauté de Grounded 2. Ces « jumelles » me permettent de scanner les bestioles pour révéler leurs faiblesses et résistances. Je reçois une carte à collectionner à chaque nouvelle espèce scannée. L’idéal serait d’afficher les points faibles pendant les combats. Toutes ces connaissances ne me servent à rien si je me retrouve piégé dans un combat et que je ne connais pas par cœur la carte de la créature.
La bonne gestion du rangement dans Grounded 2 n’a certes rien de nouveau, mais je tiens tout de même à la souligner. Lorsque je collecte des ressources et que je les range correctement, le jeu utilise automatiquement les matériaux stockés pour la construction et la fabrication d’objets. Ça m’évite de chercher partout.
Je trouve dommage que le studio de développement ait repris les armures telles quelles du précédent opus. Je porte le même poncho en trèfle et le même casque fourmi, un peu nul pour une deuxième partie...
La nouveauté majeure de Grounded 2 réside dans les insectes de compagnie qui me rappellent fortement Smalland. Je peux obtenir mon premier « buggy », une fourmi soldat, au bout de quelques heures de jeu en volant un œuf de fourmi soldat dans une fourmilière. Cela s’avère plus difficile que prévu... Après une longue course dans un souterrain sombre, je tombe à court de bandages en combattant trop de fourmis et finis par mourir d’empoisonnement à quelques pas de l’œuf tant convoité. Je me prépare mieux à ma deuxième tentative et réussis.
L’œuf passe douze heures dans le jeu (20 minutes en temps réel) dans un couvoir et j’obtiens enfin ma monture. C’est parti, mon kiki !
Jusqu’alors, les combats contre les puissants scarabées et les araignées étaient particulièrement ardus. Je n’arrivais à sauver ma peau qu’en m’enfuyant à l’autre bout du parc. Même la collecte de brins d’herbe pour la construction de bases est une tâche fastidieuse à pied, puisque je ne peux porter que cinq brins à la fois.
Le buggy devient mon plus fidèle allié : perché sur ma fourmi, je suis plus rapide, je frappe plus fort, j’ai un plus grand inventaire et ma fourmi soldat abat en un clin d’œil les brins d’herbe et les tiges de pissenlits pour construire des bases. Elle peut porter douze tiges et non plus cinq ! Elle possède même un mode aspirateur qui permet de ramasser tout ce qui traîne au sol. Voilà qui m’évite d’avoir à appuyer sur plein de touches pendant la collecte de ressources.
Si je me déplace exceptionnellement sur mes deux jambes, ma fourmi se précipite automatiquement à mes côtés pendant le combat. Et comme si cela ne suffisait pas, les buggies ont aussi des capacités individuelles. Ma fourmi soldat peut envoûter une autre fourmi ouvrière qui m’aide aussi lors des combats.
Même la simple course en ligne droite devient plus facile. Le parc est truffé de hautes herbes similaires à des arbres qu’il me faut sans cesse contourner et qui me forcent à courir en zigzag. À dos de fourmi, je n’en ai plus rien à faire, elle se contente de les écarter.
Cette nouvelle fonctionnalité de monture change la donne pour la franchise. Ma compagne de jeu me semble presque trop puissante... L’accès anticipé ne propose pour l’instant que deux buggies, mais d’autres devraient suivre.
L’omni-outil est une super invention de Grounded 2. Il corrige un problème trop fréquent dans les jeux de survie : la quantité d’outils nécessaires aux fonctions de base. Dans Grounded 1, il s’agissait d’une hache, d’un marteau, d’une pelle et d’un outil de réparation. Autant d’outils qu’il fallait traîner et équiper...
Parfois, la barre d’outils n’a pas assez de place pour l’intégralité de mes outils et armes, et je dois chercher le bon élément dans l’inventaire et l’équiper en fonction de la situation. C’est à peu près aussi amusant qu’une visite chez le dentiste.
Les développeurs ont peut-être trouvé cela aussi agaçant que moi et résolvent donc élégamment le problème dans Grounded 2 avec l’omni-outil. Cet outil se porte autour du bras en permanence, il ne prend donc pas de place dans l’inventaire. Il dispose aussi de toutes les fonctions de base qui me permettent de collecter des matériaux. Je peux abattre des tiges, creuser, casser des pierres et réparer ma base. Il me suffit d’appuyer sur la touche action selon la situation. J’en pleurerais presque de gratitude.
Je peux améliorer les différentes fonctions de l’omni-outil comme les anciens outils, ce qui me permettra de biner des mauvaises herbes plus récalcitrantes par la suite. Cette solution est absolument révolutionnaire et d’autres jeux devraient en prendre de la graine.
C’est peut-être juste moi, mais je trouve que l’orientation était plus beaucoup simple au début de Grounded 1. J’étais rapidement tombé sur des points de repère marquants comme une balle de baseball et le rétrécisseur. Dans Grounded 2, j’atterris dans un poste de ranger, un avant-poste avec des terminaux pour débloquer des compétences. Comme j’ai souvent besoin des terminaux au début, j’y installe une base temporaire. Mais il n’y a rien autour du poste à part de l’herbe. Ça manque de zones surélevées pour voir au loin. Partout où mon regard se porte, je ne vois que de l’herbe...
Comme l’interface n’affiche pas de boussole, j’ai du mal à me repérer. Je peux certes m’aider de repères sur la carte, mais un sentiment de désorientation persiste jusqu’à ce que je connaisse enfin chaque brin d’herbe comme ma poche.
Grounded 2 présente une excellente jouabilité malgré l’accès anticipé. Je n’ai pas eu de gros soucis. Parfois, des gouttes de rosée flottent dans l’air lorsque je coupe un brin d’herbe alors qu’elles devraient tomber au premier coup. Une fois, après avoir abattu une tige de pissenlit, je n’ai rien pu récupérer. Et une autre fois, j’ai glissé de la selle de la ma fourmi au sol de ma base et me suis retrouvé coincé. Seule solution : un respawn accompagné d’une perte de durabilité de mon équipement...
Dans la version allemande, j’ai relevé quelques petites bourdes de traduction, même si l’adaptation est en grande partie réussie.
Grounded 2 apporte son lot de fonctionnalités utiles et amusantes. Rien que le nouveau monde de jeu, nettement plus vaste, est une raison suffisante pour que les fans de Grounded fassent un tour au parc. Malgré tout, le jeu ne réinvente pas la roue. En gros, Grounded 2, c’est juste Grounded mais en mieux.
Cela évoluera peut-être : le studio de développement a d’ores et déjà publié une feuille de route des futures mises à jour qui devraient inclure de nouveaux buggies, armures et créatures. Des fonctionnalités qui pourraient introduire de nouvelles mécaniques de jeu ont également été annoncées, comme des bases aquatiques et un élément de « cozy gaming », quoi que cela veuille dire. Peut-être que Grounded 2 s’inspirera de Subnautica.
« Grounded 2 » est disponible en accès anticipé depuis le 29 juillet sur Xbox Series X/S et PC. Le jeu m’a été mis à disposition par Microsoft sur Steam pour ce test.
Aussi à l'aise devant un PC gaming que dans un hamac au fond du jardin. Aime l'Empire romain, les porte-conteneurs et les livres de science-fiction. Traque surtout les news dans le domaine de l'informatique et des objets connectés.