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En coulisse

Non à l’isolement, oui à la solitude ponctuelle

Olivia Leimpeters-Leth
27/2/2024
Traduction : Stéphanie Klebetsanis

En art et en philosophie, la solitude est considérée comme une source d’inspiration et de découverte. En réalité, elle a de graves conséquences pour la santé des personnes qui en souffrent au quotidien. D’après les dernières découvertes, le cerveau finit même par entraver le retour vers une vie sociale plus épanouie.

Beaucoup se sont fait une idée romantique de sa mort tragique. L’autobus où il a trouvé la mort était considéré comme un lieu de pèlerinage, jusqu’à ce qu’une femme meure en voulant s’y rendre (en anglais), et que l’engin soit déplacé.

Hors caméra, la solitude n’a pourtant rien de glorieux. Elle peut s’immiscer n’importe où, en plein cœur des villes, et même au sein du couple.

Johannes Gorbach, chef de projet d’une plateforme autrichienne de lutte contre la solitude (en allemand), nous parle de la solitude, des raisons pour lesquelles elle est si difficile à surmonter, et des premiers pas à faire pour s’en sortir.

De plus en plus de jeunes se sentent isolés

On associe plus facilement la solitude aux résidentes et résidents d’EMS qu’à des jeunes pleins d’entrain. Et pourtant, ces derniers ne sont pas épargnés.

En Suisse, selon les statistiques, le sentiment de solitude diminue même avec l’âge. Ainsi, 48 % des 15 à 24 ans se sentent souvent seuls, alors que ce pourcentage descend à 32 % chez les plus de 65 ans.

« La solitude apparaît dans les phases de transition comme l’adolescence, explique Johannes Gorbach, on déménage, on change d’école, ou on commence sa vie professionnelle. Tous ces changements augmentent le risque de solitude. » D’après lui, on se concentre davantage sur les jeunes, car la pandémie a mis en lumière le risque d’isolement auquel fait face cette partie de la population, et nettement réduit les tabous qui l’entourent.

Internet et les médias sociaux favorisent-ils la solitude ?

Le rôle que jouent Internet, les réseaux sociaux et les smartphones est source d’intenses débats dans la communauté scientifique. « Les médias sociaux ont beaucoup changé nos relations sociales ces 20 dernières années, dans toutes les tranches d’âge. »

Les chercheuses et chercheurs expliquent cette évolution de diverses manières. D’après une étude publiée en 2023 l’intensité du sentiment d’isolement va de pair avec le temps passé sur les réseaux sociaux (en anglais).

La solitude, un signal d’alarme

La science décrit la solitude comme un état subjectif et négatif. « Nous ressentons un déséquilibre entre les contacts que nous désirons, et ceux auxquels nous avons accès », explique Johannes Gorbach. Du point de vue de l’évolution, c’est un signal d’alarme semblable à la faim ou au stress : « la sensation de faim n’a rien de négatif en soi. Elle nous prévient simplement que nous devons nous procurer de la nourriture et nous nourrir ».

La solitude, comme la faim, semble être un ancien état préprogrammé nécessaire à notre évolution. C’est aussi un ressenti humain tout à fait normal. Elle nous indique que nous devons sortir de chez nous et entrer en contact avec d’autres personnes.

La solitude peut être une opportunité. Elle est tout à fait normale lorsqu’elle est ponctuelle. « Être seul fait partie de la condition humaine. La solitude devient problématique en l’absence de contacts qui comblent les besoins d’appartenance à un groupe et d’intimité. »

L’isolement nuit à la santé

Notons que l’isolement n’est ni une maladie ni un diagnostic. En revanche, il peut rendre malades les personnes qui en souffrent. Lorsqu’il devient chronique, il peut avoir des répercussions profondes sur la santé physique et psychique.

Au final, le risque de décès est de 83 % supérieur (en anglais) en cas d’isolement chronique. Il surpasse même la mortalité associée à l’obésité ou au tabagisme.

L’isolement modifie le cerveau

« Lorsqu’on est seul, les contacts acquièrent une connotation négative », explique Johannes Gorbach. Le sentiment d’isolement s’accompagne de nombreuses émotions négatives, de doutes et d’un manque d’auto-efficacité. C’est le début d’un cercle vicieux. On finit par percevoir la vie extérieure de manière plus hostile qu’elle ne l’est, et on se montre méfiant envers autrui. Vaincre l’isolement devient alors plus compliqué. »

Cultiver une solitude saine protège de l’isolement

En revanche, les propositions et les offres directes sont utiles. En effet, il s’agit d’abord de sortir la personne de son isolement et de lui permettre d’entrer en contact avec d’autres personnes. Si des membres de votre entourage se retirent de plus en plus de la vie sociale, vous pouvez les accompagner à votre maison de quartier, à une rencontre, ou au cours d’initiation d’une association sportive.

Des études ont montré que les personnes seules ont plus de mal à se synchroniser avec les autres (en anglais), à échanger des regards ou à réagir à un sourire. Créer des contacts potentiels en étant accompagné peut aider à vivre de courts moments positifs avec autrui et à agir contre l’isolement.

Selon l’expert, les personnes concernées doivent donner l’impulsion de départ. Pour commencer, elles doivent admettre leur manque de vie sociale, puis se demander quel type d’échange elles souhaitent avoir, et où trouver les interlocutrices et interlocuteurs correspondants. N’oublions pas, comme le souligne Johannes Gorbach, que la solitude peut toucher n’importe qui, et qu’elle n’est la faute de personne.

La soif de solitude de Christopher McCandless a fini par devenir une prison. Il est sans doute mort de faim, sans personne pour lui venir en aide, à quelques kilomètres seulement de la ville la plus proche. Comme en témoignent les dernières pages de son journal, il a compris trop tard que « le bonheur n’est réel que lorsqu’il est partagé ».

Photo d’en-tête : shutterstock

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J'aime les formulations fleuries et le langage symbolique. Les métaphores bien tournées sont ma kryptonite, même si parfois, il vaut mieux aller droit au but. Tous mes textes sont rédigés par mes chats : ce n'est pas une métaphore, mais je crois à « l'humanisation de l'animal de compagnie ». En dehors du bureau, j'aime faire des randonnées, jouer de la musique autour d'un feu de camp ou faire du sport, voir parfois même aller à une fête. 


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