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« Si l’inflammation n’est pas arrêtée à temps, les effets de la rosacée sont irréversibles »

16/9/2021

Des joues rouges et des veines visibles peuvent être les premiers signes de la rosacée. Une dermatologue explique comment lutter contre cette maladie de la peau.

Rougir avant de parler en public à cause du stress n’est pas si grave. En revanche, avoir les joues constamment rouges ou rougies l’est déjà un peu plus, comme c’est le cas avec la rosacée. Cette maladie cutanée touche fréquemment les personnes à la peau claire. J’ai voulu en savoir plus sur cette maladie très répandue, raison pour laquelle j’ai interviewé la dermatologue Nadja Galliker.

Qu’est-ce qui provoque la rosacée ?
Dr med. Nadja Galliker : on ne connait pas encore exactement les causes de cette maladie de la peau. Les experts supposent que la génétique joue un rôle, mais aussi des facteurs externes tels que les démodex (acariens).

Ça n’a pas l’air très appétissant...
Les acariens du follicule pileux sont des colonisateurs naturels de la peau : ils vivent dans les pores du visage et sont si petits que les humains ne les sentent ni ne les voient.

Comment puis-je savoir si mes rougeurs sont dues à la rosacée ?
Tout au début de la maladie, la distinction se révèle difficile. La rougeur est aussi fugace au début de la rosacée et n’apparaît que par épisode et dans certaines situations, comme lors de la consommation de vin ou après un bain de soleil. Cette maladie inflammatoire de la peau se manifeste souvent par des rougeurs dans la région des joues et du nez. Elles peuvent également dans de rares cas apparaître sur le front et le menton.

Et ensuite ?
Des vaisseaux sanguins dilatés, des pustules et des papules vont ensuite faire leur apparition. Si l’inflammation n’est pas stoppée, un remodelage fibrotique se développe. En d’autres termes, les fibres du tissu conjonctif prolifèrent. L’excès de tissu conjonctif durcit de façon permanente et le nez bulbeux typique de la rosacée se développe.

Les petites veines visibles constituent un stade préliminaire du nez bulbeux, comme c’est le cas de la rosacée non traitée à un stade ultérieur.

Beaucoup de personnes confondent la rosacée avec l’acné ou une allergie. Quelles sont les autres indications de cette maladie inflammatoire de la peau ?
Une sensation de brûlure, des démangeaisons ou une sécheresse de la peau du visage ainsi que des rougeurs inégales, parfois squameuses (NDT : les squames sont des petites lamelles qui se détachent de la peau). On peut également parfois observer des gonflements, des nodules ou des pustules. Plus tôt vous agirez et plus vos chances de guérison seront grandes.

Comment puis-je traiter la rosacée par moi-même ?
Il est important de protéger sa peau à l’aide d’une crème solaire avec un FPS 50 contre les rayons UVA et UVB. Le soleil déclenche et favorise la rosacée. Il vaut souvent mieux privilégier une crème solaire avec un filtre minéral que celles avec un filtre chimique : elle vous protégera mieux. Les particules physiques, contrairement aux chimiques, ne pénètrent pas dans la peau. C’est même tout le contraire : elles agissent comme une sorte de bouclier protecteur qui reflète la lumière du soleil. Au niveau des routines de beauté, les produits de soin gras, les savons agressifs et les nettoyants à base d’alcool sont un mauvais choix. En règle générale, une crème de jour légère et une protection solaire suffisent.

Qu’en est-il des régimes spéciaux ? Je n’arrête pas de lire des articles sur ce thème pour lutter contre la rosacée ?
Je déconseille les soi-disant régimes contre la rosacée. Cependant, il est vrai que certains aliments tels que le vin rouge, le café et les aliments épicés exacerbent cette affection cutanée. Si vous êtes concerné, vous remarquerez assez rapidement les aliments que vous tolérez et ceux que vous devez éviter.

Que faire si aucune méthode ne fonctionne ?
Je recommande d’aller voir un professionnel le plus tôt possible. Je discute de la routine de soins et de la protection solaire avec mes patients. Si ces mesures ne suffisent pas, je commence alors par une thérapie topique. Dans le cadre cette thérapie locale, j’applique sur les zones à traiter une crème contenant un antibiotique tel que le métronidazole. Un traitement à l’aide de comprimés est aussi possible. La prise d’antibiotique à faible dose a un effet anti-inflammatoire. À l’inverse des traitements médicamenteux, les substances actives ne sont appliquées que localement et la peau saine est épargnée.

Que se passe-t-il si je ne fais rien contre la rosacée ?
Le remodelage fibrotique susmentionné va alors se produire. Cette étape est irréversible. Toutefois, si la rosacée s’étend aussi aux yeux, elle doit être traitée par des médicaments, car elle peut entraîner une inflammation de la cornée ou une conjonctivite.

Même si la rosacée n’est pas guérissable en soi, elle peut être traitée. Si vous suivez ces conseils, vous parviendrez à maîtriser la maladie à long terme et les poussées seront moins fréquentes et moins graves.

Dr med. Nadja Galliker est spécialiste en dermatologie, vénéréologie, immunologie et allergologie au Centre d'immunologie de Zurich.

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Vanessa Kim

Editor

vanessa.kim@digitecgalaxus.ch

Quand je ne suis pas en train d'explorer les océans, je plonge avec bonheur dans l'univers de la mode. Toujours à l’affût des dernières tendances dans les rues de Paris, Milan et New York, je vous montrerai comment arborer ces habits de podium dans la vie de tous les jours.

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